A l’image de ce qui se passe au Mali, les étudiants de l’ISFSC ne sont pas sans ressources à l’heure de récolter leurs documents et leurs interviews. Un seul objectif les anime, malgré la Covid-19 : publier leur article dans les temps.
Pour l’instant, ils ont tenus leurs premières réunions de rédaction et imaginé les pistes de travail. Les idées ont fusé … car hélas, beaucoup de gens connaissent des difficultés à se soigner correctement.
Êtes-vous séduit à l’idée d’allonger votre espérance de vie ? De vivre beaucoup plus longtemps tout en étant en bonne santé ? D’améliorer votre qualité de vie et de prendre votre santé en main ? Le but étant d’avoir une santé de fer pour toute la vie.
Parlons de télomères. Qu’est-ce que c’est ? Ce sont les extrémités de vos chromosomes qui rétrécissent en vieillissant. Cependant, vous pouvez les agrandir. Comment ? Grâce à la méditation, l’exercice, la nourriture saine, le sommeil et même les multivitamines, qui peuvent vous aider à allonger vos télomères. Vous pouvez donc rajeunir biologiquement tout en vieillissant. Ainsi, vous pouvez par exemple avoir 50 ans, mais vos télomères en auront 35. Le chiffre dépend bien évidemment de combien vous allez allonger vos télomères. Vous devez vivre sainement pour pouvoir augmenter vos chances de vivre longtemps et en bonne santé. Étant donné que vous aurez besoin de notre corps le plus longtemps possible, vous devons donc lui fournir tout ce dont il a besoin. Et cela ne dépend que de vous !
Les règles d’or à table
La nourriture, c’est de l’information. Des instructions pour le corps. Elle améliore votre biologie ou la dégrade. Elle affecte l’expression des gènes et des hormones. Essentiellement, on peut se dire en boucle que tout ce qu’on met dans notre bouche, tout ce qu’on avale va nous aider à soit avoir une longue vie ou soit une vie courte. A vous de choisir. Dès maintenant, pas dans 20 ans. Cela augmente votre espérance de vie, et surtout vous vous sentez bien maintenant. Et comment on y arrive ? Cela commence dans la cuisine. En regardant son assiette, on veut voir des plantes, des protéines de bonne qualité et du très bon gras comme de l’huile d’olive, de l’huile de noix de coco, des noix, des graines, de l’avocat. Avec ce bon équilibre, vous avez les fibres. Qui aident votre corps à éliminer les toxines. C’est simple, laissez la nourriture créée par l’homme. « Mangez celle créée par Dieu ». Dieu a-t-il créé la génoise ? Non. A-t-il créé l’avocat ? Probablement. Ainsi, pas de fausse nourriture. Ni emballé, ni industriel. Faites en usine, on n’y touche pas. Fait à partir d’une plante, on peut manger.
De nombreuses expériences qui ont été faites sur des singes macaques rhésus ont pu affirmer que ceux qui mangent moins en quantité vivent plus longtemps . Car ils produisent moins de déchets oxydatifs qui sont liés à l’accélération prématurée du vieillissement et de l’âge . Une bonne règle à adopter consiste à manger moins à chaque repas, pour fragmenter l’apport alimentaire pendant la journée. Attention, ceci n’est pas une incitation au grignotage ! Manger des aliments dans le respect de l’équilibre: des aliments sains, avec un index glycémique bas.
De plus, adoptez la fragmentation des repas. Autrement dit, « Un petit déjeuner de roi « , « Un déjeuner de prince », » Et un dîner de pauvre » En outre, mangez davantage le matin, bien à midi et moins le soir. Et si nous suivons les adages des proverbes populaires: « Mangez de bon appétit le matin, partagez avec un ami le midi et donnez à votre ennemi le soir.» Pourquoi ? Car les calories du soir sont moins brûlées que celles consommées dans la journée. Ainsi, les corps gras qui ne se transforment pas en énergie ne brûlent pas en dormant et sont directement stockés dans notre organisme. D’où l’importance d’éviter de consommer des aliments trop riches en graisses le soir, car la prise de poids est à la longue inévitable. On prend donc un repas du soir léger.
Pyramide Alimentaire de 2020 complètement revisitée dans son contenu : plus équilibrée et surtout plus durable. Elle est proposée sur le site de Food in Action (site où toute l’info nutrition et diététique est dédiée aux professionnels de la santé ). Mais a été développée par Karott’SA, avec l’appui scientifique du département diététique de l’Institut Paul Lambin (Haute Ecole Léonard de Vinci). Image libre de droit.
Il est important de manger des fruits et légumes chaque jour. Diversifiez et choisissez des fruits et légumes de saison. Les fruits et légumes les plus frais possibles sont les plus riches en vitamines. Buvez 1,5 L d’eau par jour au minimum. Cela correspond à 8 ou 10 verres d’eau par jour. Evitez les sodas. Le sucre qu’elles contiennent provoque des réactions hormonales qui augmentent l’appétit. Mot d’ordre : De l’eau, de l’eau, de l’eau ! Et l’alcool ? De l’art de boire… avec la plus grande modération. Pas d’abus de vin et d’alcools.
Au quotidien, variez l’alimentation. Répartissez de façon plus équilibrée l’apport alimentaire sur la journée. Choisissez des aliments complets, riches en fibres et si possibles bio, exempts de résidus chimiques. On conserve ainsi la qualité de l’enveloppe du grain et du germe qui renferme les nutriments essentiels de la céréale. Diminuez la consommation de viande à remplacer par du poisson, des œufs, des produits laitiers maigre ou par une combinaison de céréales et de légumineuse.
Selon Anne-Sophie Masureel, infirmière de formation et responsable de l’équipe santé à Univers Santé à Louvain-la-Neuve, il est clair que l’on vit plus sainement en étant végétarien qu’en étant carnivore. D’après elle, la viande est bonne et certaine viandes sont meilleures que d’autres. Mais en petite quantité. Elle n’est ni pour ni contre, pour elle le fait est de manger équilibré. Les grandes quantités sont mauvaises. Le plus important pour elle c’est de varié et de ne pas être dans une mono-alimentation.
Laissez tomber les sucreries, les aliments raffinés, et les aliments industriels. Faites attention aux excès en sel, sucres et graisses. La santé est tout d’abord dans notre assiette, en passant par une bonne alimentation et une bonne hydratation. Une nutrition saine, et une assiette colorée, est garante d’une alimentation variée et équilibrée.
Parlons du mirage des suppléments… Il est recommandé de ne recourir aux compléments alimentaires que sur avis médical. Un médecin peut, par exemple, vous en prescrire, s’il détecte une carence (c’est assez fréquent pour la vitamine D), ou dans certaines indications médicales bien spécifiques. Pourtant, de nombreuses personnes dans le but de rester en bonne santé, ont recours à des préparations à base de vitamines, de minéraux, de plantes ou encore d’antioxydants, disponibles sans prescriptions médicales en pharmacie, dans les grandes surfaces ou via Internet.
Anne-Sophie Masureel, affirme : « Est-ce vraiment des spécialistes ? Ceux qui préconise cela ? Pour moi les compléments alimentaires sont très soutenus par le Lobby pharmaceutique, il y a beaucoup de pub. C’est du marketing. Si on mange sainement, il n’y a pas besoin de prendre de compléments alimentaires. Nous, on recommande des fruits et légumes. Mangez des mandarines vous aurez des vitamines C, aller courir tous les jours vous aurez vos vitamines D »
40 % de la population utilisent l’un ou l’autre complément alimentaire. Or, il est fortement déconseillé, car leur effet protecteur n’est pas prouvé et les compléments alimentaires pourraient même causer des effets indésirables. Plusieurs études montrent même un risque accru de développer certains cancers suite à la prise de compléments multi-vitaminés et ou d’antioxydants en grande quantité. C’est dire si la prudence doit être de mise avec la prise de compléments alimentaires ! Demandez donc toujours conseil à un médecin ou un diététicien. Priorité à une alimentation saine ! Aucun complément ne vaut une alimentation saine, variée et suffisamment riche en fruits, légumes.
Anne-Sophie Masureel se dit très contente de voir qu’il y a beaucoup plus d’engouements en faveur d’une alimentation saine. Elle se dit plus positive par rapport au changement qu’il y a en faveur de l’alimentation.
La nutrition par « c’est pas sorcier’, le magazine de la découverte et de la science.
Bien dormir pour mieux vivre
Le sommeil, c’est la santé. Sans lui, notre forme et notre moral sont à plat. Il nous rend au centuple ses bienfaits et nous permet de mieux vivre nos journées. Le sommeil est un élément capital dans la vie de l’être humain, puisqu’en moyenne, il passe un tiers de sa vie à dormir. C’est précisément de ces heures de sommeil que dépendent très largement la forme physique et l’équilibre psychologique de chacun. Mais un rythme de vie trépidant entraîne nombre de personnes à négocier le repos que réclame leur organisme, ce qui n’est pas bon.
Il faut savoir que le sommeil se déroule en quatre temps. Une nuit de sommeil est caractérisée par une succession de cycles (4 ou 5 en moyenne) qui durent approximativement une heure et demie chacun. Et chaque cycle comporte lui-même plusieurs stades… D’où l’importance de dormir.
Sachez que le manque de sommeil, l’absence de sommeil ou bien juste son raccourcissement a de grandes conséquences sur notre santé car c’est un facteur de risques impliqué dans de nombreuses maladies. A plus long terme, le déficit chronique du sommeil favorise l’obésité, et peut-être même une diminution de la capacité à éviter les infections. Et qu’à l’inverse, un sommeil réparateur est la clé d’une jolie peau, d’une bonne mine et d’une énergie débordante. Vous l’aurez donc compris pas de négociation possible ! Il faut dormir 8 heures par nuit. Eh oui, le sommeil rend beau ! C’est votre meilleur anti-rides et coupe – faim. En effet,des études scientifiques sur le sujet montrent que le sommeil récupérateur diminue la sensation de faim. Ainsi donc, dormez et vous mincirez !
Cependant de nombreuses personnes souffrent d’insomnie. La rumination mentale et l’anxiété apparaissent comme des causes fréquentes des troubles du sommeil. Essayez de modifier la perception d’une situation que vous ne pouvez supporter. Il y a des situations que l’on ne peut pas changer, il faut donc trouver des solutions pour évacuer les tensions. Les méthodes de relaxation, la pratique d’un sport, ou les habitudes liées au coucher constituent quelques-uns des moyens efficaces et à la portée de tous pour gérer le stress.
L’insomnie mènent pendant la journée à la manifestation d’une grande fatigue à l’origine de difficultés de mémorisation et de concentration. Ainsi que d’une baisse des performances physique et intellectuelles. Cela produit aussi : somnolence, ralentissement de la vitesse de réaction, bâillements répétés, baisse de la vigilance, etc. À cela s’ajoute, un sentiment de nervosité et d’irritabilité.
Si vous en avez la possibilité, et si vous en sentez le besoin, faites une courte sieste en cours de journée. Sachez que faire des siestes est recommandé. Alors n’attendez plus, et faîtes des siestes ! Cette pause permettrait déjà, en outre de faciliter la digestion.
Et voici donc quelques conseils pour trouver rapidement le sommeil : limitez le temps passé au lit en dehors des périodes de sommeil (ne pas y regarder la télévision, y manger, y travailler,…) Préférez le sommeil nocturne au sommeil diurne car il est plus réparateur en règle générale. Maintenez un horaire de sommeil régulier. Il faut de la régularité avant tout. Pratiquez des exercices physiques en journée plutôt qu’en soirée surtout si ceux-ci sont intenses. Une chambre saine, calme et sereine, sont la garantie d’un bon sommeil. Entretenez donc un environnement facilitant le sommeil (maintenir une température de +/- 18°, réduire au maximum la luminosité et le bruit, prendre soin de sa literie et la changer régulièrement, etc.) De plus, ce que vous mangez et buvez le soir à un impact direct sur votre sommeil. Respectez donc une alimentation saine. Les repas gras et copieux sont donc à éviter le soir. Évitez le café, et l’alcool en soirée. Evitez le tabac en toutes circonstances. Et abstenez-vous de prendre des somnifères. Et enfin prévoyez un moment de détente avant le coucher : lisez quelques pages et écoutez de la musique douce,…
La sommeil par « c’est pas sorcier’, le magazine de la découverte et de la science.
BOUGEZ ! Le sport c’est bon pour la longévité !
L’activité sportive doit faire partie de notre hygiène de vie. Elle devrait faire partie de notre existence, comme une évidence. L’activité physique est en réalité obligatoire, et devrait être un réflexe à adopter si vous voulez vivre le plus longtemps possible ! Il n’est jamais trop tard pour pouvoir s’y mettre ! La recommandation est de minimum 30 minutes de marche rapide par jour ou équivalent. Bouger davantage, est ce petit plus indispensable qui permet de rester en forme et de vivre plus vieux en bonne santé. Et cela aide aussi à maintenir son poids et à favoriser l’équilibre psychologique ! Le tout est de persévérer, de se dépasser, jusqu’à ce que nous ne puissions plus nous en passer. Alors, nous resterons en forme, toniques, dynamiques et entreprenants très longtemps. Une activité physique régulière suffisante permet de se sentir bien : diminution de l’anxiété et du risque de dépression, amélioration de la quantité et de la qualité du sommeil. Elle préserve la santé sur le long terme : diminution du risque de développer certaines maladies (hypertension artérielle, cancers, ostéoporose, maladies cardio-vasculaires, etc), diminution du risque de surpoids, de diabète et d’obésité. Et permet d’éviter la sédendarité (faible dépense énergétique couplée à une position assise ou semi-allongée). Vous l’aurez deviné, non au mode de vie sédentaire ! Et oui à la pratique d’une activité physique régulière !
Selon l’OMS, (l’Organisation mondiale de la santé) ceux qui ne pratiquent pas d’activité physique suffisante, encourent un risque de décès majoré de 20% à 30% par rapport à ceux qui sont suffisamment actives physiquement.
Ainsi, il faut réduire le temps passé assis. Marcher un maximum. Dès que cela est possible, marchez plutôt que de prendre la voiture ou les transports en commun. En dehors du travail, limitez le plus possible le temps passé assis : attention par exemple au temps consacré aux écrans. La vie, c’est le mouvement ! Alors bouger sans cesse à tout âge, faites du vélo, marchez un peu tous les jours… Descendez une station de métro, de bus ou de tram avant la vôtre et marchez pendant la dernière partie du trajet. Évitez de prendre la voiture pour faire une petite course, surtout le week-end où nous sommes moins pressés. Allez-y à pied, en vélo… Montez les escaliers au lieu de prendre l’ascenseur ou l’escalator. Accordez-vous une pause quotidienne de 10 minutes pendant laquelle vous faites des mouvements de bras et de jambes. Elle réveille plus que la fameuse pause-café et est bien meilleure pour la santé ! Faites des promenades dans la nature. Et, pourquoi pas, mettez-vous au karaté, un art martial qui discipline le corps et l’esprit !
Ainsi, ayez une vie toujours active ! Pas de retraite pantouflarde! Le fait de pratiquer peu d’activités sociales n’est pas bon. Pratiquez une activité sportive en collectivité. Et essayez de vous débarrasser du stress.
Réagissant à ce sujet, Anne-Sophie Masureel, ne tranche pas : « Je crois que d’une part, notre mode de vie est assez stressante, il faudrait fondamentalement qu’on y change quelque chose. Mais cela n’est pas encore gagné encore je crois, car on ne va pas dans ce sens là rit-elle. »
Anne-Sophie Masureel termine par un bémol : » Améliorer son hygiène de vie c’est super, il y a pas mal de choses que l’on peut donc exclure. Cependant, on vit dans une société avec de la pollution atmosphérique,… Et nous consommons des produits toxiques dans l’alimentation même… »
Les personnes handicapées souffrent de difficultés au niveau de l’accessibilité les encombrant dans leur vie quotidienne. L’autorité est soutenue par des aides complémentaires pour parvenir à trouver des solutions efficaces à cette problématique qui persiste encore à l’heure actuelle.
Belgique 2019, l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) constate que 99 % de la population du pays bénéficie d’une assurance maladie obligatoire. Au monde, ce système de santé belge représente l’un des meilleurs, le 5ème le plus efficace en Europe pour être exact. Notre pays accorde une importance conséquente au domaine de la santé. 10,4 % de son PIB en 2018. Cependant, de nombreuses inégalités en terme d’accessibilité se constatent, y compris pour les personnes ayant un handicap.
Bien qu’il représente 15% de la population mondiale, le handicap n’est pas égalitaire d’un point de vue politique que social, économique ou culturel.
Gérard Silvestre va tenter de répondre à nos interrogations sur le sujet du handicap. Gestionnaire de projet à Alteo, mouvement social de personnes malades, valides et handicapées, association reliée au Cawab défendant l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite sera notre témoin tout le long de cet article.
» A l’aide des témoignages, nous avons constaté trois grandes problématiques. Le première est l’accessibilité aux infrastructures au niveau des bâtiments et des instruments de soins.
« Je ne vais plus chez le gynécologue depuis des années parce que les tables ne sont pas accessibles dû à mon handicap » Témoignage recueilli par Gérard Silvestre
(…) Le diable est dans les détails c’est-à-dire que dans les hôpitaux, on voit par exemple des problèmes d’accessibilité aux sanitaires. Des trucs énormes comme les toilettes pour handicapées sont transformées en remise ou encore l’inaccessibilité aux guichets; guichets trop hauts et trop larges.
Tweet sur un mécontentement du manque d’accessibilité pour personnes à mobilité réduite.
« La deuxième problématique est tout ce qui touche à la relation. » Cet acteur militant pour les valeurs du handicap nous mentionne que la signalétique est un des plus grands facteur portant préjudice à une vie plus « sereine ». Il nous donne l’exemple suivant : « Dans les hôpitaux, c’est chaque fois un casse-tête, on te donne des routes à suivre, tu ne t’y retrouves jamais même pour les valides. (…) Il y a également l’aspect relationnel qui rentre en compte : la relation entre le soignant et le soigné ou encore entre le soignant et l’un des parents du soigné. Nous sommes confrontés à un contexte dans les hôpitaux avec un financement pour faire tourner la machine. Les médecins sont, je dois dire, acteurs et victimes à la fois. Ils sont sous pression. Ce ne sont pas eux qui décident mais ce sont eux qui en profitent quand-même. Ils font beaucoup d’actes donc ils récoltent plus d’argent. »
Un des principes depuis la loi des droits du patient depuis 2002 est la liberté des choix du prestataire cependant, cette règle n’est pas tout a fait respectée dû au manque d’accessibilité. « Les personnes à mobilité réduites n’ont plus le choix du prestataire puisque il y a pt 60-80% des cabinets qui ne sont pas accessibles et ce, pour tous les prestataires »
« Je suis hospitalisé suite à une encéphalopathie qui me rend aphasique. La nuit, je sonne pour appeler l’infirmière, elle arrive dans la chambre et je n’arrive pas à lui exprimer mes besoins. Elle s’en va en me disant : « quand vous saurez ce que vous voulez dire, vous rappellerez ». J’ai résonné plusieurs fois et à chaque foi, elle revenait dans la chambre et repartit après quelques secondes. J’ai donc dû attendre le lendemain matin pour qu’une autre infirmière prenne le relais et comprenne mon aphasie pour enfin s’occuper de moi. » Témoignage recueilli par Gérard Silvestre
La troisième problématique moins fréquente mais tout aussi importante est la préparation de la sortie.
» Liège, un homme tombe avec les deux mains vers l’avant et se casse les poignets. Après avoir fait le strict nécessaire pour le soigner : « Monsieur, vous pouvez retournez chez vous » sans savoir si le monsieur en question a quelconque aide pour l’aider dans sa routine quotidienne étant donné qu’il est dépourvu de la motricité de ses poignets pendant un petit temps. »
Radio Rtl midi. Plus de droits pour les personnes handicapées avec Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat française chargée des personnes handicapées.
Les améliorations actuellement en 2020 …
L’ONU attendait une amélioration suite à l’évaluation réalisée en 2019 sur la mise au point de l’accessibilité en Belgique pour les personnes handicapées. Notre enquêteur, homme du terrain, Gérard Silvestre mentionne ces changements : « Par rapport à l’accès aux soins, pour donner un exemple très positif, il y a des choses qui bougent par exemple, l’Avicq, la sorte de tutelle du secteur hospitalier a rédigé un référentiel des aménagements des nouveaux bâtiments. (…) C’est tout récent. Maintenant, on devrait étendre ça aux cabinets médicaux, médecins, dentistes etc qui sont en cabinet. Il y a des choses qui évoluent mais de toute façon c’est un cycle relativement lent. Le secteur associatif doit absolument être derrière pour créer du changement. Ici, on a travaillé sur les parkings, on a fait aussi une proposition d’aménagements de place confort à Liège. Si on doit se limiter aux personnes qui ont des cartes de stationnement, on va exclure toute une série de personnes qui ont quand-même besoin d’une place de parking avec un aménagement plus large d’où cette places « confort » Nous observons déjà la mise à disposition trouver des places « conforts » au sein du parking de la clinique CHC Mont Légia à Liège. En effet, celles-ci sont plus grandes et son plus voyantes que les places de parking « traditionnelles ».
Et le soutien de l’autorité dans tout ça ?
La convention de l’ONU mentionne que l’autorité se doit de mettre tout en œuvre pour que toutes les personnes ayant un handicap quelconque puissent jouir des mesures de soutien. Le problème c’est que le niveau individuel ainsi que le besoin réel d’un soutien sont rarement analysés ou pris en compte comme le refus de budget d’assistance personnelle en raison d’un entourage proche alors que ce même entourage ne souhaite pas prendre les soins en charge ou encore le fait qu’une personne sourde ne peut pas participer à certains loisirs étant donné que le quota d’heures d’interprétation attribué ne suffit pas. « C’est important d’avoir des balises pour dire, il faut avoir un objectif à atteindre et ça donne une obligation de résultats. Cela donne une légitimité à ce qu’on le demande. On a plus besoin de se justifie en donnant l’impression de demander des faveurs. C’est un droit qu’on exerce. J’ai droit. C’est important de se dire qu’on a quitté le registre de la bienfaisance. Plus, on met des normes, plus on met de temps à faire un projet plus ça coutera aussi, on doit rester donc le plus raisonnable. «
Des solutions apportées par des personnes engagées…
Par l’optimisme de personnes comme Gérard Silvestre, nous pouvons tous à notre façon essayer de trouver des solutions pour s’aider les uns les autres. L’avancement est lent.
« On vit les choses, on voit ce qui se passe dans la vie de tous les jours. Pour ça, il faut rencontrer des gens, des gens qui ne parlent à personne. Qui n’ont pas ce droit tellement qu’ils sont isolés. » Un des idéaux de cet homme : « On pourrait faire valoir des arguments pour que l’hôpital mette la main à la patte, les gens seraient en meilleure santé et n’auraient pas à accumuler les problèmes et le personnel médical irait plus vite pour faire des soins et serait plus facilement disponible pour d’autres personnes. »
Camille Voordecker, 23 ans. Étudiante en Bachelier de Communication à l’ISFSC. Très observatrice par le monde qui m’entoure, la découverte m’anime. Ma créativité, ma générosité, ma sensibilité, mon audace, ma bienveillance, mon optimisme mais aussi ma persévérance me donnent envie d’avancer pour donner le meilleur de moi-même dans le but de contribuer au monde de demain !
Les Humains ne sont pas tous égaux face au coronavirus !
Nous le savons,
nous sommes tous différents sur cette planète, mais qu’en est-il au niveau de
notre défense immunitaire face à ce virus COVID-19 ? Si plusieurs études ont
déjà été menées, à travers différents pays, cette question, qui lie population
et santé, n’est pas encore tranchée !
Le système immunitaire
Le système immunitaire humain
possède un patrimoine génétique spécifique à chaque individu appelé antigènes
des leucocytes humains (en abrégé, HLA, de l’anglais human leukocyte antigen). « Connaitre ce dernier est particulièrement important
lorsque l’on greffe un organe d’un donneur vers un receveur. En cas
d’incompatibilité HLA, on observera un phénomène de rejet de l’organe
transplanté. » – nous
explique le Dr Pierre Mendes da Costa.
Ces gènes nommés HLA sont aussi
responsables du système immunitaire adaptatif. Ces gènes ont la particularité
d’être extrêmement variables selon les individus, ce qui rend leur étude
d’autant plus complexe. Cela signifie aussi que chaque individu va réagir
différemment à une agression par son système immunitaire. La différence peut
aussi être une force car certains détiendraient les anticorps nécessaires pour
lutter contre ce virus.
L’élaboration d’un vaccin passera
incontestablement par la compréhension et l’étude de toutes ces différences.
Avant d’aborder la problématique de
l’immunité contre le Covid-19, il convient d’expliquer les origines et le
fonctionnement d’un vaccin de manière générale.
Les origines du vaccin :
Essayons de comprendre ce qu’est un
vaccin et d’où il vient.
Durant l’Antiquité, les médecins de
l’époque avaient remarqué qu’une personne ayant été touchée par une maladie ne
la contractait pas une seconde fois. Il ne s’agissait alors que d’une
constatation.
Durant le 17ème siècle, cette idée
d’immuniser un corps contre une maladie a refait surface. L’idée était
d’injecter des petites doses d’une maladie dans le corps d’une personne afin de
développer une protection à vie. Dans ce cas précis, il s’agissait alors de
combattre la variole.
En 1796, un médecin britannique du
nom d’Edward Jenner décida d’inoculer chez un enfant du pus prélevé sur une
fermière déjà infectée par la vaccine, une maladie ressemblant vaguement à la
variole mais plutôt présente chez les vaches. Il avait remarqué que les
fermières en contact régulier avec des vaches porteuses du virus de la vaccine
ne contractaient pas la variole lors des épidémies. La réaction du corps de
l’enfant fut inattendue puisqu’il résista à la variole. C’est ainsi que le
premier vaccin fut expérimenté.
Mais on ne peut aborder l’histoire
du vaccin sans évoquer Louis Pasteur.
Au 19ème siècle, le docteur en
sciences français Louis Pasteur étudie le rôle des microbes dans les maladies
contagieuses. A l’époque, son travail se faisait sur des animaux d’élevage. Les
volailles à qui il administrait des doses de bactéries, ne mouraient plus de la
maladie. Il venait de développer le vaccin atténué. En honneur à Edward Jenner,
il le nomma « vaccin ».
Quelques années plus tard il
dirigea ses recherches vers des maladies touchant à la fois l’homme et
l’animal, parmi lesquelles, la rage.
Après un dur travail, il réussit à
isoler la souche de l’agent contagieux. C’est ainsi qu’en 1885, il mit au point
le premier vaccin humain à virus atténué. Contrairement au vaccin actuel qui
est administré en amont d’une contagion, ce vaccin humain à virus atténué,
était alors administré post-exposition.
Pasteur devint ainsi un pionnier
majeur dans le monde de la médecine et de la vaccination.
Le vaccin est l’une des inventions
majeures qui a fait avancer de façon significative le monde de la médecine,
voire même l’humanité. La disponibilité des vaccins dans le monde a contribué à
diminuer fortement la propagation ainsi que la mortalité des maladies. Il
devient donc impératif qu’à chaque nouvelle maladie, le monde de la recherche
en médecine s’attelle à développer un vaccin dans les plus brefs délais.
Le fonctionnement du vaccin :
Le processus d’action du vaccin est
fascinant. Lorsqu’un individu reçoit un vaccin destiné à lutter contre une
maladie spécifique, le corps va réagir en mettant en place une protection.
Les éléments composant un vaccin
sont nombreux et variés. On peut y trouver des virus dits « atténués »,
similaires à celui développé par Pasteur, des bactéries ou encore des
particules de virus et de toxines bactériennes. Tous ces éléments mis ensemble
vont garantir le développement dans l’organisme d’une résistance spécifique aux
attaques potentielles de virus.
Le vaccin va forcer le corps à
réagir à une petite dose de la maladie, il va donc développer des anticorps
destinés à la combattre. L’impact de la maladie sur le corps sera alors
minimisé, voire absent. Les symptômes seront par conséquent anodins ou même
nuls. La majorité des anticorps développés suite à l’injection resteront à long
terme dans le système fournissant ainsi une protection de longue durée contre
la maladie ciblée.
Protégé par les anticorps
nécessaires, le corps pourra ainsi entrer en contact avec la maladie sans
encourir le moindre risque.
Les différentes réactions face au
virus :
La question est de savoir si nous
réagissons tous de la même façon à un vaccin.
Il ne faut pas oublier que nous
sommes tous différents. Globalement, le système immunitaire fonctionne de la
même façon chez tous les êtres humains, mais certaines différences de réaction
liées directement aux propriétés spécifiques ou aux qualités propres du vaccin,
peuvent être remarquées.
Cela nous amène à conclure que la
vaccination est un procédé « artificiel », dans le sens où il s’agit d’une
intervention de l’homme. Mais il existe aussi une version naturelle de ce
système de défense : l’immunité adaptative.
Il semblerait que l’immunité adaptative est à la base de la vaccination, mais qu’en est-il?
Il existe deux grands types
d’immunité : l’immunité innée et l’immunité adaptative. L’immunité innée est la
première ligne de défense du système immunitaire, qui se met en place dès le
contact avec un corps étranger, sans reconnaissance spécifique. L’immunité
adaptative est une réaction plus lente du système immunitaire, qui nécessite
que l’organisme ait préalablement été exposé une première fois à l’agent
étranger.
Rappelons que la vaccination c’est
l’administration d’un vaccin ayant pour effet de conférer une immunité active,
spécifique d’une maladie, rendant l’organisme réfractaire à cette maladie.
L’immunité
adaptative est à la base de la vaccination !
Un article accepté pour publication dans la revue Nature indique que tous les patients Covid-19 convalescents étudiés (ayant donc été infectés par le SARS-CoV-2) possèdent des cellules immunitaires dirigées contre des protéines du virus. Ils ont développé ce que les immunologistes appellent une réponse lymphocytaire T (immunité adaptative).
À ce jour, aucun vaccin contre le Covid-19 n’a été approuvé.
Pour compliquer ce scénario, il
reste à déterminer si l’infection par le Covid-19 induit une réponse anticorps
à longue durée de vie protégeant contre le risque d’infections récurrentes.
Ainsi, la communauté scientifique
doit surmonter de nombreux problèmes pour développer un vaccin efficace et sûr.
Une immunité cellulaire spécifique
a été récemment détectée, chez 8 patients Covid-19, récemment devenus exempts
de virus et par conséquent déchargés. De plus, les titres d’anticorps
neutralisants ont été significativement corrélés avec le nombre de lymphocytes
T spécifiques de la protéine du virus. Ces preuves indiquent que les cellules B
et T coopèrent pour protéger l’hôte d’une infection virale.
Par conséquent, tous ces défis mettent en évidence certaines des lacunes majeures dans nos connaissances sur le Covid-19, les voies de signalisation immunitaire sous-jacentes, les effets systémiques et les signatures pathologiques à long terme. Celles-ci doivent être comblées de toute urgence par de futures enquêtes.
Comment se développe le système immunitaire face à un virus tel que le SRAS-CoV-2 ?
« Une famille de lymphocytes (globules blancs), cellules du système immunitaire, reconnaît certaines cellules, et en particulier les cellules infectées. Le rôle de ces lymphocytes est de tuer ces cellules infectées. «
Mais
alors, quelles sont les conditions pour que les anticorps se développent face au
virus ?
« Pour obtenir une réponse immunitaire vis-à-vis d’un agent infectieux, le système immunitaire humain prévoit la présentation à certaines cellules lymphocytaires des fragments de cet agent infectieux. Ces cellules immunocompétentes vont reconnaître certaines structures du virus et générer des anticorps (d’abord des IgM et puis des IgG).«
Ceci
nous montre donc une grande disparité de réponse par la création d’anticorps,
peut-on donc imaginer de grandes différences entre deux individus au niveau de
leur système immunitaire ?
« Le système immunitaire humain possède un patrimoine génétique spécifique à chaque individu appelé HLA ; ce dernier est particulièrement important lorsqu’on greffe un organe d’un donneur vers un receveur ; en cas d’incompatibilité HLA, on observera un phénomène de rejet de l’organe transplanté. «
Existe-t-il
des éléments capables d’influer ce système immunitaire ?
« Oui. A titre d’exemple, il existe aujourd’hui des substances qui stimulent la réponse immunitaire humorale par anticorps. Elles sont appelées « adjuvantes », le terme adjuvant précise bien le concept latin « adjuvare ». » (NDR – Aider seconder contribuer activer)
Mais
revenons un instant à ce système immunitaire, comment fonctionne-t-il ?
« La première étape dans le système immunitaire est la reconnaissance d’une structure « étrangère » (par exemple bactérie, virus…) et celle-ci est la première étape d’une réponse immunitaire protective mais parfois exagérément négative (exemple : une réaction allergique respiratoire au pollen). La gestion par le système immunitaire produira des agents biologiques, en fonction de l’agresseur reconnu (exemple : anticorps, interféron…). «
Tout
ceci est clair et donc toute la question sera de savoir quel est le temps
d’agissement de la défense de notre système immunitaire ? Le taux d’infection
en est-il affecté ?
« En ce qui concerne la réponse immunitaire spécifique à l’antigène, un intervalle de temps entre 10 et 15 jours pour la production des anticorps peut être démontré (son dosage en sera la preuve) . La charge microbienne, qui s’appelle pour une bactérie l’inoculum, n’a pas d’impact.«
Selon
Julien Hernandez, rédacteur scientifique, qui a publié un article le 09/08/2020
dans Futura
Santé, le suivi de la réponse immunitaire a débuté au
septième jour de l’hospitalisation du patient, alors que le virus n’était plus
détecté dans les prélèvements. Quelle signification peut-on en tirer ?
« Lors d’une réponse immunitaire et en particulier dans le cas du Covid-19, celle-ci au niveau de l’expression clinique est décrite comme « déphasée ». D’abord une pyrexie (fièvre) et un mal-être mesurés, au début des symptômes, suivis plus tard (variable d’un patient à l’autre) par des effets appelés aujourd’hui « tempête cytokinique ». Cette dernière est le résultat inattendu par son intensité résultant en une « hyperperméabilité vasculaire » (en particulier pulmonaire pour le Covid-19) avec comme conséquence la « noyade pulmonaire » du patient infecté et symptomatique. «
J’ai
encore lu que selon l’Institut
National de la Santé et de la Recherche Médicale, en cas
d’infection, le système immunitaire active d’abord une première ligne de
défense, l’immunité innée. A partir de quand se met en place l’immunité
adaptative ?
« Ce délai est variable et peut être estimé à 5 à 7 jours (immunité adaptative avec production d’anticorps). «
Medi-Sphère explique que
les populations du globe ne disposent pas toutes d’une immunité identique pour
se défendre contre le Covid-19. Peut-on en conclure que nous
n’avons pas tous la même immunité adaptative ?
« Une immunité croisée (par exemple entre les coronavirus) pourrait bien être « protectrice » (cette question importante reste actuellement ouverte). Par exemple, en ce qui concerne la grippe, une réinfection avec le même pathogène que celui de l’année précédente, s’avère moindre.«
Peut-on
en conclure que le principal enjeu actuel est de comprendre le développement de
cette immunité adaptative, pour réaliser un vaccin, qui nous protégerais contre
ce virus ?
« Incontestablement ! «
Le Dr Bruce Beutler, prix Nobel de médecine 2011, ajoute
Le prix Nobel de médecine 2011 Bruce Beutler, grâce à son travail sur les cellules dendritiques et leur rôle dans l'immunité adaptative vient d'annoncer qu'il n'y AURA PAS DE DEUXIÈME VAGUE !! Et que Si Vaccin il y aura, cela ne sera pas AVANT 2021 STrottahttps://t.co/tqNffvHY6Bpic.twitter.com/yilLm2NBMy
Les infirmiers à domicile, un métier sous-estimé mais essentiel dans le quotidien de quelques citoyens bruxellois. Qui sont-ils et que font-ils? Enquête.
Ils sont 30.026 à pratiquer leur métier dans notre pays en 2016 selon les chiffres de l’INAMI. Leur métier ne se limite pas aux soins, il y a bien plus que ça. En plus de donner des soins à leurs patients ces infirmiers à domicile jouent un rôle social.
Qui sont-ils?
La grande différence avec les infirmiers travaillant dans le milieu hospitalier est que l’infirmier à domicile se rend directement chez le patient, dans son lieu de vie. Le patient est alors maître chez lui, ce qui est très différent quand un patient est hospitalisé et qu’il se soumet aux principes du milieu hospitalier.Quand l’infirmier à domicile est chez son patient, il doit s’adapter aux soins à donner avec le matériel de base et avec l’environnement du patient. Tout ça dans le respect de la personne à soigner.
Être infirmier à domicile, c’est un métier et plus que ça. C’est avec une approche sociale très forte que ces derniers ont avec leur métier. C’est une perception du métier totalement différente, ils sont beaucoup plus impactés dans le fonctionnement quotidien de leurs patients. Ils sont aussi là pour s’assurer et contrôler leur environnement de vie.
Les bons côtés de la profession et le revers de la médaille
Comme dans tous les métiers il y a des points positifs et des points négatifs. Dans les points positifs chez les infirmiers à domicile on note une interaction sociale plus forte et un lien social plus fort avec le patient et sur une longue durée. Contrairement au milieu hospitalier où les infirmiers côtoient durant une période assez courte leurs patients. Le côté de l’utilité à domicile, d’apporter des soins aux patients, le réconfort et un certain équilibre aux patients fait partie intégrante du métier et les praticiens s’en réjouissent.
En 2017 des infirmiers à domicile se plaignaient de certaines prestations faiblement rémunérées et nous nous sommes posés la question de savoir si à l’heure actuelle ces contestations étaient justifiables ou pas. Jana Fele infirmière à domicile depuis de nombreuses années travaillant en région Bruxelles-Capitale essentiellement à Uccle, Forest et Saint-Gilles nous explique : « Oui je pense que c’est justifiable. Une injection revient à 6 euros avec le déplacement, l’acte technique avec le matériel et la seringue usagée que vous devez déposer aux déchets spéciaux. ». Compte tenu de la prestation il y a le déplacement à prendre en compte et au vu de la rémunération faible, on comprend les contestations de ces infirmiers.
Moins de temps consacré aux soins?
Depuis le 1 octobre 2017 la profession doit se munir d’un lecteur de carte d’identité afin de pouvoir vérifier les données des patients pour ensuite les transmettre à l’INAMI et ainsi pouvoir être rémunéré pour les prestations. Mais une poignée d’infirmiers mettaient en évidence que ce lecteur de carte avait un coût ainsi que le logiciel qui va avec : « Moi j’ai démarré en faisant mes papiers manuellement. Je suis de la génération où j’ai commencé par la suite avec les logiciels et les programmes. Tout changement est une certaine adaptation, il faut du temps et de l’énergie. C’était effectivement une charge supplémentaire avec le lecteur de carte d’identité mais après réflexion c’est quand même pratique. C’est pratique parce qu’en fait on introduit la carte, les données du patient, ça se met directement. On a directement la fiche du patient. Ça a été notamment mis en place pour avoir un contrôle des soins prestés. » selon Jana Fele.
Le lecteur de carte donnerait-il moins de temps aux infirmiers à domicile à se consacrer aux soins? Leur vocation première qui est de soigner serait-elle mise à mal et presque remplacée par l’administratif? Jana Fele : « Quand je vois mes collègues qui travaillent dans le milieu hospitalier et qui ont une charge administrative hyper lourde. Ça va de soi. Le lecteur de carte d’identité personnellement je dirai, que c’est presque un avantage, ça se transmet au niveau du logiciel, c’est confortable. Le traçage des soins se fait directement et c’est bien. Non la vocation première de mon métier n’est pas mise de côté. Bien sûr ça prend plus de temps mais partout pour tout le monde. C’est l’évolution technologique sur laquelle on doit faire face et c’est comme ça. Il y a des règles. »
L’ère du développement des nouvelles technologies touche une grande partie de tous les métiers et facilite le travail de certaines professions en dépit d’autres professions.
La vision de la société face au métier d’infirmier à domicile
Socialement parlant le métier n’est pas très estimé, il ne se limite pourtant pas à faire quelques piqures et bandages. Derrière ce métier se cache des personnes qui commencent leurs journées relativement tôt et enchaînent une dizaine de patients par jour, ajouté à cela des trajets plus ou moins longs pour se rendre chez les différentes personnes à soigner. C’est un métier de terrain et à responsabilités qui s’exerce seul. Il n’est pas question de rater quelque chose d’important, donc. Des patients il y en a tout le temps, il faut en soigner tous les jours.
Pour protéger les infirmiers à domicile et leurs patients autant que possible contre le #coronavirus, nous laissons temporairement tomber l’obligation de lire l’eID. L’ @RIZIV_INAMI examine si nous pouvons encore prendre d’autres mesures.https://t.co/9nXboR3CTw#covid19be
C’est une profession enrichissante mais se lancer directement après ses études dans les soins à domicile, ce n’est peut-être pas la meilleure des solutions. Il est préférable d’avoir un minimum d’expérience avant au niveau des techniques, observations parce qu’à domicile on se retrouve seul et le champ stérile des hôpitaux n’existe pas. C’est un métier où on est seul face à une situation que l’on doit maitriser.
Alors oui, on peut dire que le métier d’infirmier à domicile est un métier sous-estimé compte tenu des contraintes qui s’immiscent à leur profession. Qu’elles soient administratives ou d’ordre sociales, elles existent mais les infirmiers à domicile passent au dessus de tout ça et exercent leur métier avec une profonde passion et se dévouent au maximum pour leurs patients.
Qui d’entre nous, homme ou femme, peut dire qu’il ne sera jamais confronté à des troubles ou à une maladie affectant sa santé sexuelle ? Pourtant, en parler reste tabou. Actuellement, 50 % seulement des personnes atteintes osent franchir le pas et consulter un médecin ou un sexologue.
On pourrait penser que les maladies touchant les organes génitaux sont aujourd’hui des sujets librement abordés. Or, les tabous apparaissent dès qu’il s’agit de parler de sa propre santé sexuelle, et cela malgré une société plus ouverte à ce sujet et une évolution vers une parole libérée à propos du sexe. Comment surmonter ses propres réticences en allant consulter le spécialiste approprié (gynécologue, urologue, sexologue,…) ? Comment exprimer ses craintes et ses douleurs lorsqu’on se sent incompris? Levons le voile sur les tabous qui entourent ces maladies touchant autant les hommes que les femmes.
S’exprimer sur sa sexualité
Parmi les maladies connues ayant trait aux organes génitaux, l’endométriose chez la femme, le cancer de la prostate ou du testicule chez l’homme entraînent des troubles et des douleurs encore trop peu exprimés et rarement écoutés à ce jour. Nathalie RENARD, kinésithérapeute, périnéologue et sexologue rencontre régulièrement ces patients dans son cabinet. Elle constate souvent leurs freins à décrire leurs ressentis concernant la maladie et à exprimer les troubles sexuels qui s’ensuivent. Il faut savoir que les traitements chirurgicaux et médicamenteux ont des conséquences sur la santé sexuelle de ceux-ci, et cela parfois 4 à 5 ans après la rémission. Or, N. Renard constate que le gynécologue ou l’urologue en charge du patient négligent encore souvent cette problématique. Il est donc essentiel, pour elle, de conseiller également un suivi chez un sexologue pour aborder cet aspect du vécu du patient.
« La santé sexuelle fait partie de la qualité de vie et es un pilier important dans la thérapie des patienst « – Nathalie Renard
Consulter un sexologue, pourquoi ?
Il est vrai que consulter un sexologue n’est pas un sujet que l’on aborde autour d’un repas de famille ou lors d’une discussion entre amis. Dans nos sociétés, parler de nos parties intimes est tabou. Lorsqu’une personne est atteinte soit d’endométriose, soit d’un cancer masculin, elle peut décider de venir consulter seule ou en couple : ils vont alors se réapproprier leur sexualité. La thérapie durera souvent 4 à 5 séances, selon le cas. Effacer le négatif qu’apporte la maladie, habituer son corps à recevoir des attentions positives, va permettre de reprendre conscience de celui-ci et de refaire le lien avec les zones affectées.
« Un sexologue peut rarement enlever la culotte » – Nathalie Renard
Nathalie RENARD réalise un fabuleux travail, grâce à sa double casquette : comme kinésithérapeute, elle aborde la problématique sur le plan physiologique, et comme sexologue, elle peut notamment agir sur les troubles psychologiques. Les patients reçoivent de sa part des soins périnéaux et des conseils pour surmonter leurs difficultés.
La face cachée de l’endométriose
Une femme sur dix, en âge de procréer est atteinte par cette maladie gynécologique chronique. L’endométriose peut arriver à tout âge et reste longue à diagnostiquer. De plus, 70% des patientes présentent des douleurs affectant leur vie quotidienne. « Il est temps d’accélérer et d’améliorer la prise en charge » affirme le CNGOF. ( Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français) Beaucoup de patientes atteintes d’endométriose ne savent pas vers qui se tourner. Le diagnostic de cette maladive tombe souvent tardivement (en moyenne, au bout de 7 ans de plaintes), avec la constatation de bien des dégâts : douleurs invalidantes et de infertilité. Les seules thérapies sont encore actuellement les médicaments ou la chirurgie. « Je souffre, mais j’accepte », sont les paroles recueillies dans le cabinet de N. Renard. Constat alarmant : ces femmes ont pris l’habitude de cacher leurs souffrances quotidiennes. Pour les soulager, N. Renard puise dans son expérience de kinésithérapeute périnéale pour leur proposer plusieurs techniques : détendre les zones traumatiques par des massages, relaxer le périnée par différents exercices,… Elle apporte aussi ses connaissances en sexologie pour aborder les problèmes liés au vaginisme ou aux dyspareunies lors des rapports sexuels. Elle aide les couples à surmonter la maladie en leur redonnant confiance, en les encourageant à réinventer leur sexualité.
Parallèlement au travail des médecins et des spécialistes comme N. Renard, des femmes bien connues des médias décident de faire savoir au public qu’elles sont touchées personnellement par cette maladie : Lorie Pester, Létitia Millot ( marraine de l’association EndoFance ) , Whoopie Goldberg ou encore Hilary Clinton. Elles participent ainsi à la sensibilisation de l’opinion publique. Elles mettent leur notoriété au service d’associations luttant pour la prise en charge et la recherche de traitements.
Imany – ambassadrice de l’association Endomind, nous parle de cette maladie qui touche environ 4,2 millions de femmes en France. | L’endométriose | Témoignage | AU FEMININ – 24 mars 2018
Une équipe pluridisciplinaire : une solution ?
» Beaucoup de patients n’osent pas parler à leur oncologue/urologue/gynécologue. Ils pensent souvent avoir déjà assez de soucis avec leur cancer/ endométriose et abandonnent ainsi leurs troubles sexuels » nous dit N. Renard. C’est pourquoi celle-ci prend souvent contact avec ces médecins pour les informer qu’elle existe. Les réponses de ceux-ci sont le plus souvent interpellantes : ils ne voient pas l’intérêt et n’ont pas le temps de l’écouter. Pourtant la sexualité est très clairement impactée suite au traitement des maladies des organes génitaux.
La mise en place d’équipes multidisciplinaires permettra de traiter les différentes facettes de l’endométriose et également du cancer de la prostate ou du testicule. Le fait de partager les informations optimisera les chances de pouvoir recevoir les traitements adéquats rapidement.
Les cancers de la prostate et du testicule : parlons-en !
Ces cancers touchent un nombre considérable d’hommes. Cela reste pourtant un sujet tabou car il concerne les parties intimes, symboles de la virilité. Lorsqu’un symptôme apparaît, la décision de consulter est d’abord freinée par la pudeur : les hommes n’ont pas l’habitude de montrer leurs organes génitaux au médecin, alors que les femmes consulte leur gynécologue dès la puberté. Ensuite, vient la crainte du diagnostic. Entendre le mot « cancer du testicule ou de la prostate » équivaut souvent pour les hommes à un véritable coup de massue.
Les traitements varient selon le stade du cancer. Souvent, les médecins retirent tous les nerfs érecteurs, considérant que la sexualité après 55-60 ans n’est plus d’actualité. Or, ce préjugé est faux. Le fonctionnement sexuel en est perturbé : l’ablation de la prostate ou d’un testicule entraîne la disparition de l’éjaculation, des troubles érectiles surviennent et le désir sexuel peut disparaître pendant 1 an, voire 1 an ½. Beaucoup d’hommes l’acceptent difficilement. Toute la vision de la sexualité en est changée. Le couple doit la réinventer en se soutenant mutuellement.
Pour en parler et permettre également une meilleure communication entre le corps médical et le patient, l’association » Movember Fondation Charity » existe depuis 2003.
Pour Nathalie Renard, la sexualité ne se limite pas aux rapports sexuels. Elle est un axe central de notre vie et même ses difficultés font partie de chacun d’entre nous. Nous venons au monde dans un corps sexué, déterminé par notre sexe masculin ou féminin. Conserver une bonne santé sexuelle, quel que soit notre âge, est primordial pour notre identité et pour une qualité de vie optimale. Cela passe nécessairement par une parole libérée des tabous et par des soins prodigués via des équipes pluridisciplinaires. Un constat d’autant plus d’actualité que l’espérance de vie en Belgique s’élevait en 2018 à 81,5 ans !
Lucie Limberopoulos 21 ans, étudiante en 1ère communication à l’ISFSC. Je suis entreprenante et extravertie. La créativité est essentiel dans la réalisation de mes projets. EN SAVOIR µPLUS
Il
partage nos vies depuis quelques mois maintenant… Eh oui, encore et
toujours le Coronavirus. Souvent, quand on parle de ce virus, on parle de
l’impact qu’il a sur la population, sur le taux de mortalité et bien évidemment
depuis plusieurs semaines du taux de guérisons qui augmente. Enfin une bonne
nouvelle ! Pourtant quel est son impact sur les soins de santé
hospitaliers ? Car oui, ce virus a ralenti le monde, mais il n’a pas
pour autant stoppé les autres maladies. Quels ont été les mesures prises
pour pouvoir soigner les personnes qui en ont eu besoin et dans quelles
circonstances ? Ce sont-elles senties mise de côté ? Le personnel
médical, a-t-il eu une charge de travail trop grande ? L’accessibilité aux
soins de santé hospitaliers, a-t-elle été mise en péril à cause
du covid-19 ?
Petit rappel : le Covid-19 celui-ci a été découvert le 17 novembre 2019. Une maladie que l’on ne connaissait absolument pas et qui a été très souvent comparé à une grippe saisonnière, Après les premiers cas en Europe, différentes mesures ont été prises en commençant par les hôpitaux qui se sont réaménagés de manière à pouvoir réagir rapidement en cas de contamination massive. Après les vacances de carnaval et une constatation d’un grand nombre de contaminés, le confinement fût instauré dans pratiquement toute l’Europe.
Fonctionnement et mesure instauré dans les
hôpitaux lors du confinement
Il est clair que le coronavirus a pris une grande place de notre quotidien ces derniers mois, mais ce n’est pas pour autant que les autres maladies disparaissent. On a pu constater que toutes les interventions considérées comme non urgente ont été annulées. Toutefois, les hôpitaux ont constaté que malgré leur disponibilité envers les patients autres que ceux contaminés, ceux-ci ne venaient plus aux rendez-vous. Probablement par peur. Si un patient venait à l’hôpital pour des symptômes du Covid-19, un premier tri était fait afin de pouvoir séparer les cas graves des autres contaminés. Dans la vidéo suivante on peut voir un exemple du fonctionnement des hôpitaux en France.
Autre problème majeur, le manque de personnel.
Avec la surcharge de travail énorme que demande les patients graves atteints du
Covid-19, des infirmiers d’autres départements ont dû travailler pour d’autres
services.
Alternative au manquement de matériel
Comme dit précédemment, certaines alternatives
ont dû être d’actualité pour pouvoir assurer les soins des personnes
malades. Malheureusement, il n’y a pas d’alternatives à tout. Le
nombre de lits s’est vite retrouvé très limite. A cause de cela, les personnes
testées positives mais considérées comme non à risque étaient renvoyées en
quarantaine chez elles. Seules les personnes en danger de mort se trouvaient
être accepter en hospitalisation.
Cependant, il ne faut pas oublier que dans un
hôpital, il n’y a pas qu’une seule maladie qui circule. Le manque de lit peut
aussi se justifier par d’autres hospitalisations pour cause d’autres maladies.
Et si l’on avait privatisé un hôpital ? Une infirmière de l’hôpital
Érasme a donné son avis à ce sujet » Pour moi, géographiquement, ce n’est
pas possible. Vous imaginez si une personne malade vient
de Woluwe, mais doit venir jusqu’à Érasme pour se faire soigner par
exemple. Cela risque d’être vraiment compliqué. De plus, il faudrait un
hôpital vraiment très grand pour pouvoir accueillir autant de
personnes. La manière dont on a géré cette pandémie était beaucoup
mieux ».
Le sujet des masques a aussi beaucoup été abordé durant le confinement. Il a souvent été jugé inutile alors que maintenant, il est obligatoire presque dans tous les lieux publics. » Selon moi, il y avait une vraie pénurie, car on a même été contraint à n’utiliser qu’un seul masque pour la journée. Et ce n’était qu’un masque par personne ! Après, le fait que ce soit obligatoire aujourd’hui , est un bon moyen de protection pour autant qu’il soit correcte et bien porté. Mais il ne faut pas oublier qu’il n’est pas le seul moyen de protection il ne faut pas négliger la distanciation social et le lavage régulier des mains ». Nous raconte cette même infirmière.
Ce manque de matériel peut être aussi une
source de peur et de stress qui peut faire faiblir le personnel soignant déjà
bien fatigué. Cette pénurie peut aussi nuire à l’accessibilité des soins.
Le personnel soignant
À 20h chaque soir, ils ont été applaudis afin
de les encourager pour leur travail. Mais que pense le personnel soignant
de cette action ? « C’était une bonne initiative, mais un peu
« inutile ». Il faut se rendre compte que tous les métiers sont
difficiles. Ils ont tous leurs avantages et leurs inconvénients. Pour le
personnel soignant, c’est faire face aux maladies et aux pandémies. Ce qui est
vraiment désolant, c’est qu’en un siècle, nous avons dû faire face à au moins
10 épidémies et l’état n’a toujours pas anticiper une potentielle suivante…’’
Si beaucoup de gens ont décidés de soutenir le
personnel soignant, ce ne fût pas le cas de tous. Certains ont même reçu des
menaces sur les réseaux sociaux ou pire, chez eux ! Ce harcèlement subit
par certains soignants n’arrive pas vraiment au bon moment. Leur moral, déjà
bas, ne se retrouve pas meilleur avec cet environnement hostile. Voici un
exemple de harcèlement subis :
Les professionnels de santé sauvent des vies chaque jour ❗️ Pourtant, leurs voisins les accusent de répandre le #COVID19 à cause de leur profession (ce qui est faux). Ces menaces subies par certains soignants sont indignes. (Courrier Chalon-sur-Saône) pic.twitter.com/eGC3iwJXnd
— Préfet de Saône-et-Loire (@Prefet71) April 4, 2020
L’accessibilité après la pandémie
Économiquement, cela risque d’être de plus en plus compliqué. Car notre pays arrive dans une période de crise. . De plus, il faudra être prévoyant en vue d’une potentielle seconde vague à la suite du déconfinement. Cela va de soi que les efforts vont être augmentés pour pouvoir fournir le matériel adéquat en suffisance ainsi que, bien évidemment, embaucher plus de personnel pour éviter de retomber dans une phase de surchargement des soignants. Pourtant, ce que souhaite le personnel médical est plus haut : » Je voudrais que l’état s’occupe des besoins du personnel médical, de pouvoir avoir tout le matériel nécessaire, que tout ce qui se rapporte à la branche médicale soit reconnu, d’arrêter de surcharger les infirmiers, car on veut prendre le temps avec chaque patient pour pouvoir se concentrer sur le côté humain ».
Le ressentit de patient malade
Nous avons le témoignage d’une dame âgée de 40 ans atteinte de fibromyalgie et de fibrose artérielle qui nous a fait part de ses sentiments par rapport à la situation : « Je me suis sentie délaissée. Tous mes rendez-vous ont été annulés, parce que l’on a estimé mes soins comme non-urgent. Depuis, j’attends encore d’avoir mes nouveaux rendez-vous. C’est comme si ma maladie était mise en suspend alors que je souffre toujours. La définition de soin non-urgent ? Je ne serais vous dire, la seule chose que j’ai pu constater, c’est que l’on devait être au bord de la mort pour qu’ils puissent prendre la peine de nous ausculter. Pour le personnel médical, je trouve que l’Etat n’a pas assez bougé pour les aider, c’étaient beaucoup de paroles pour peu d’actions. Le seul mot que j’aimerais dire, c’est merci d’avoir été si courageux. »
D’un côté, nous pouvons constater que les
hôpitaux se disent accessibles et ils encouragent les patients avec un réel
besoin à venir aux rendez-vous. Et de l’autre, nous voyons des patients qui se
plaignent de ne pas avoir eu droit à leurs soins. Serait-ce un manque de
communication qui a provoqué cette confusion et donc mis en péril l’accès aux
soins de santé ?
Ce que l’on peut retenir, c’est que
l’accessibilité au soin de santé a été compliquée, mais que le travail du
personnel soignant a été admirable. Merci à eux.
En 2020, alors que la crise du Covid-19 est au centre de toutes les préoccupations, on en arriverait presque à en oublier une autre, qui a pourtant fait bien plus de victimes. C’est la crise migratoire. Alors qu’en Belgique l’accès aux soins de santé nous semble être une évidence, il n’en est pas de même pour les migrants. Ces-derniers sont souvent laissés pour compte. Mais dans le contexte actuel, « sans un système de soins de santé accessible à tous, l’épidémie va toujours rejaillir » selon Emmanuel André, épidémiologiste.
The ability of #Europe to maintain a contained #Covid_19 outbreak in this post-peak time will be largely determined by its ability to provide universal and inclusive health care coverage to its most vulnerable populations. Including migrants and other currently excluded groups.
Selon un rapport publié par le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides
(CGRA), le nombre de demandeurs d’asile frôle les 3000 par mois. Alors que ce nombre ne cesse d’augmenter,
les moyens mis en place par l’administration se sont eux retrouvés gelés suite
à la crise sanitaire. Malheureusement, les plus vulnérables se trouvent au
front de cette pandémie mondiale. Pour beaucoup de réfugiés, la proximité forcée,
les normes d’hygiène difficiles à satisfaire et les espaces parfois insalubres qu’ils
occupent ne leur permettent pas de se protéger de la même manière que le reste
de la population. Peut-on parler d’égalité de traitement entre migrants et
citoyens belges face au coronavirus ? C’est dans ce contexte particulier et
plus que jamais que les personnes exilées doivent connaitre leurs droits. Mais
qu’en est-il vraiment en matière de santé pour ce fragment de population bien
souvent oublié ?
« L’immigration médicale représente 3% des immigrés en Europe »
« À peine 3% des personnes ayant émigré en Europe l’ont fait pour des raisons de santé », rapporte le rapport annuel de l’Observatoire européen de l’accès aux soins. En Belgique, aucune donnée exacte existe quant à la corrélation entre le nombre d’exils médicaux et le système de santé qui peut leur être fourni dans le pays. « Ce chiffre des 3% semble être réel et ce malgré le manque d’information dont nous disposons sur le terrain, je dirais que 1 personne sur 20 réclamera des soins de santé » explique Nathan Kellermann, assistant social ayant travaillé dans un centre accueillant les réfugiés. Ces chiffres ne sont pas significatifs, il n’existe pas de réelle problématique quant aux nombre d’exilés cherchant à bénéficier du système de santé belge.
L’accès aux soins, un parcours du combattant
Bien qu’en théorie l’accès aux
soins soit un droit mis en place et atteignable pour tous, la pratique, elle,
reflète une toute autre réalité. En Belgique, les personnes en situation irrégulière
peuvent avoir recours à « l’aide médicale d’urgence (AMU)». Dans ce cas-là,
c’est le CPAS qui prendra en charge les coûts des différents soins de santé. Un
réquisitoire sera fourni au patient, celui-ci servira de recouvrement de la
part de l’organisme en question. Cette démarche semble être à la portée de tous
et se veut donc égalitaire. Selon monsieur Kellermann, malheureusement peu de migrants
vont réellement bénéficier de ce droit.
Pas le temps de lire notre rapport sur les réfugiés et migrants à Bruxelles ? Nous vous l'avons résumé en moins de 2 min. Plus d'excuses 😉N'hésitez pas à partager ! 🗣
« Parmi
les obligations internationales envers les migrants qui ne sont pas remplies
par l’État belge figure le devoir d’information » rapporte une analyse du CIRE (coordination
et initiatives pour réfugiés et étrangers).
Au Chauffoir, centre d’accueil
de jour mis en place par le CPAS de Schaerbeek durant l’hiver, un assistant
juridique passe deux fois par semaines afin de répondre aux questions des bénéficiaires.
Dans l’exercice de leur mission, les assistants sociaux tentent tant bien que mal
d’expliquer aux exilés l’importance de faire valoir leur droit à la santé.
Plusieurs barrières viennent enliser
l’efficacité de ce système. La première est celle de la langue car les patients
ont souvent une connaissance insuffisante du néerlandais ou du français. Ensuite,
on peut citer le choc des cultures, qui représente un réel obstacle freinant le
travail des soignants. Au-delà des difficultés linguistiques, différentes
composantes culturelles expliquent un manque de compréhension de la part de chaque
partie. La représentation de la santé ainsi que les modes d’expression ne sont
pas les mêmes partout.
Arrive enfin une nouvelle problématique,
beaucoup de migrants mettent leurs maladies et traumatismes de côté. On parlera
ici de « syndrome congelé ». Ce phénomène est interpellant et ce d’autant
plus dans le contexte actuel. Dans le cas du covid-19, ces personnes sont bien souvent exposées à de plus gros
risques que le reste de la population. S’ils ne réclament pas de soins de santé
et ne sont pas pris en charge par l’État, la propagation du virus continuera. « J’ai
été confronté à un migrant à qui l’on a diagnostiqué la tuberculose en Allemagne,
et qui, arrivé en Belgique, n’a toujours pas fait le moindre test » témoigne
Nathan Kellermann.
« Theo Francken ne remplit pas
sa tâche de secrétaire d’état à l’asile. Selon moi, tant que la politique Belge
ne prendra pas une position et des mesures claires quant aux personnes en
situation irrégulière, le problème de l’accès aux soins santé restera bafoué. »
m’explique monsieur Kellermann. Étant donné les différents obstacles mentionnés
ci-dessus, la Belgique a plus que jamais besoin de mesures fortes.
Premièrement, un renforcement
en matière d’interculturalité au sein du
personnel soignant s’impose. L’apport de nouveaux intervenants, tels que des
médiateurs culturels et des traducteurs, est urgent. Leur présence serait un
facteur qui permettrait de diminuer les barrières entre les patients et le
corps médical.
De plus, la procédure d’aide médicale d’urgence (AMU), n’est pas encore claire pour tout le monde. Ce manque de clarté dans son application conduit à une inégalité grandissante dans le soutien des réfugiés. Selon Nathan Kellermann, une personne sur vingt arrivera à faire valoir ses droits. La peur des procédures administratives est l’un des principaux freins. L’allégement et la facilitation de ces démarches, accompagné de l’aide d’interprètes, permettraient une prise en charge plus efficace.
La crise que nous traversons nous
rappelle que nous sommes tous vulnérables face aux maladies. La santé s’impose
comme un idéal commun pour lequel la collectivité doit lutter. Connaître les
migrants et leurs états de santé doit être une priorité dans un état de droit.
N’est-ce pas le premier pas vers un système de santé efficient pour tous ?
Cette maladie très handicapante qui provoque crise d’angoisse, changement d’humeur, grande tristesse et qui peut parfois même amener à la mort, est aujourd’hui toujours un sujet difficile à aborder. Souvent assimilée à de la faiblesse, la dépression est aux antipodes de ce que la société peut attendre de nous : productivité, performance, réussite. Les individus souffrant de dépression restent alors le plus souvent dans le déni et pensent qu’il s’agit simplement d’une petite déprime passagère. Cependant, plus la maladie est prise en charge tôt et plus les chances de guérison sont rapides et le risque de récidive amoindrie. Même si les antidépresseurs sont le plus recommandés par les spécialistes de la santé, d’autres méthodes voient le jour.
Quand le diagnostic tombe…
De toutes les maladies mentales, la dépression est la plus fréquente. Elle toucherait 70% des femmes et 4 à 12% des hommes au cours de leur vie. Elle apparaît le plus souvent à l’âge adulte mais peut également toucher enfants et adolescents. Elle est aussi très fréquente chez les personnes âgées souvent isolées et souffrant d’autres maladies. Personne n’est à l’abri d’être un jour touché par la dépression, cependant certaines personnes peuvent être plus à risque.
Algorithme de diagnostic de la dépression. Baromètre santé 2017, Santé publique France
La dépression est le plus souvent une maladie chronique alimentée de périodes de récidive et de rémission. Un handicap difficile à gérer qui a des répercussions sur la vie des malades et qui entraînent l’apparition de différents symptômes tels que la perte de l’appétit, l’insomnie, l’irritabilité, la perte de plaisir…
Court métrage « Et toi ça va ? » réalisé par la Fondation Pierre Deniker
Faut-il la traiter ? Oui, et rapidement ! Certains dépressifs sont dans le déni ou pensent que la dépression se règlera d’elle-même. C’est faux. Il est primordial de commencer le plus rapidement possible un traitement. Mais comment traiter la dépression ? Les experts des maladies mentales recommandent le plus souvent un traitement médicamenteux à prendre pendant plusieurs semaines. En moyenne un traitement d’antidépresseurs dure neuf à douze mois. 2 patients sur 3 devront essayer plusieurs antidépresseurs avant de trouver celui adapté. Des thérapies comportementales peuvent également accompagner la prise de médicaments.
Chiffres provenant de l’Inserm sur la dépression
En parler à son entourage : une étape difficile mais essentielle
Les personnes atteintes de dépression ont du mal à en parler à leurs proches et à rencontrer des professionnels du sujet. Être atteint de dépression est encore un sujet tabou et souvent mal compris ou minimisé par les familles. Elle est souvent associée à un « coup de mou » ou une « faiblesse » et pourtant c’est bien plus que ça. La dépression est un réel handicap.
Marie-Laurence de Bellefroid, psychothérapeute nous dit : « Il y a ce tabou qui est lié à la productivité et à la « pression du bonheur ». On vit dans une société où il est mal vu de ne pas être actif, hyper actif. On est dans l’action, dans le faire, il y a toujours des questions sur « quelles sont tes ambitions », « à quoi es-tu occupé ». Même quand on ne fait rien on fait semblant d’être occupé. Et puis il faut toujours avoir l’air heureux, quand on est à une fête il faut sourire, quand on est au boulot on met son masque du boulot. Il faut toujours être au top, peu importe la génération. »
Elle nous dit également que les troubles mentaux n’ont pas une localisation spécifique, il n’y a pas de lésions, telles que nous pouvons l’observer dans le cas de cancers. Donc c’est une maladie qui semble moins légitime.
La dépression touche deux fois plus les femmes que les hommes. Mais ces chiffres sont difficiles à prendre en compte étant donné que le diagnostic de la maladie se fait deux fois moins chez les hommes que chez les femmes. Et pourtant le taux de suicide est lui trois fois plus élevé chez les hommes. Il existe un stéréotype qui reste aujourd’hui alimenté soutenant l’idée que les femmes sont plus concernées.
« Une des explications à ce taux de suicide plus élevé chez les hommes est qu’ils ont des stratégies de passage à l’acte qui sont souvent beaucoup plus létales, donc plus efficaces, il y a donc peut être la même quantité d’hommes et de femmes qui essaient de se suicider mais les hommes réussissent plus facilement. » nous explique Marie-Laurence de Bellefroid.
Lors de notre interview elle rajoute que les hommes sont élevés dans l’action et pas le verbal, ils ont beaucoup moins de facilité à parler et donc vivent leurs souffrances en silence. L’homme est celui qui doit protéger sa famille, qui doit être le soutien économique, celui qui doit être courageux. Les hommes consultent beaucoup moins, ils ne consultent pas pour des symptômes qui pourraient les rabaisser dans cette idée de virilité, et donc les hommes vont souvent se rediriger vers la consommation de substances, d’alcool, de drogues…
« On aura tendance à croire que monsieur est alcoolique et pas qu’il est dépressif » – Marie-Laurence de Bellefroid
Court métrage « Genre et santé, attention aux clichés ! » Dépression – animation pédagogique. Inserm
Une surconsommation de médicaments
Graphique de dose quotidienne d’antidépresseurs pour 1000 habitants dans une sélection de pays. OCDE/statista.com
Selon les chiffres de la Santé Publique de Belgique et de l’OCDE, la prescription d’antidépresseurs a presque doublé en Belgique ces dernières années. 80 millions de comprimés en plus ont été consommés cette dernière décennie. Cela signifie qu’un Belge sur neuf prendrait des antidépresseurs.
Même si la prise d’antidépresseurs est la solution la plus conseillée par les professionnels de la santé, cette consommation de médicaments n’est pas sans danger. De plus en plus de personnes développent une forme de dépendance vis-à-vis des antidépresseurs. Ce phénomène serait davantage présent chez les seniors. Et ce n’est pas sans conséquences puisqu’ils auraient des effets directs sur les capacités cognitives.
Marie-Laurence nous explique : « Les médicaments psychopharmacologiques comme tous les autres médicaments ont des effets bénéfiques et des effets adverses. Pour les médicaments de la santé psychiatrique, tous ne fonctionnent pas de la même façon chez tout le monde. Il faut connaître le médicament pour ne pas mettre en danger la personne. C’est un peu une balance, les effets négatifs, les effets adverses et les effets positifs, il faut les évaluer en fonction de la situation de la personne. Quel est le taux de souffrance de la personne ? Quels sont ses besoins ? Son niveau de fonctionnalité ? Il faut toujours évaluer le contexte pour voir si donner des médicaments est une bonne décision pour cette personne ou pas. On sait aussi que plus la personne est âgée, moins ils fonctionnent et plus longtemps on les prend, moins ils fonctionnent aussi ».
« Les médecins généralistes n’ont pas été formés en santé mentale, ils ne sont pas spécialistes, donc aller chez le médecin généraliste pour avoir une prescription d’antidépresseurs et rentrer chez soi et revenir le mois prochain pour une nouvelle prescription, est je pense, une pensée un peu magique et simpliste du vrai problème. Les médicaments en santé mentale sont utiles pour traiter les symptômes mais ils ne guérissent pas la cause du problème, les racines. », Marie-Laurence, psychothérapeute.
Mais elle rajoute que la tâche des médecins généralistes est fort compliquée, parce que c’est eux qui doivent convaincre les patients d’aller consulter le personnel adéquat et c’est sur leurs craintes et leurs tabous qu’ils doivent travailler et non pas sur leur symptômes de dépression. C’est parfois également de la bienveillance du médecin qui ne sait pas comment traiter le patient d’une autre façon ou qui sait que son patient n’ira jamais voir un psy ou ira voir un autre médecin jusqu’à ce qu’il en trouve un qui accepte de lui prescrire. C’est donc aux spécialistes de la santé mentale d’être en contact avec les médecins et de les aider, leur expliquer et créer un réseau pour la bonne orientation des patients.
Ce nombre impressionnant de prescriptions d’antidépresseurs par les médecins généralistes s’explique également par le fait qu’il n’existe aujourd’hui pas de normes, pas de législation concernant cette prescription. Et pourtant, dans d’autres pays, si un patient arrive à la pharmacie avec une prescription d’antipsychotique par un médecin généraliste, le pharmacien ne lui donnera pas le médicament. « C’est compliqué parce que les médecins généralistes ont le droit, c’est à eux de se rendre compte qu’ils n’ont pas été formés à ça et devrait référer les patients à des spécialistes » affirme notre psychothérapeute.
Et les autres solutions : les « antidépresseurs » de demain
Une technique de méditation appelée « thérapie cognitive de pleine conscience » aussi appelée « Mindfulness » pourrait aider les personnes atteintes de dépression, et notamment prévenir les rechutes. Si le traitement classique passe par la prise d’antidépresseurs de plus en plus d’individus recherchent des méthodes alternatives aux médicaments. Spécialiste de cette pratique Marie-Laurence nous explique en quoi elle consiste : « Le Mindfulness se focalise sur le présent, sur le ici et maintenant et pendant ces temps de pratique ont diminue les ruminations sur le passé parce que la dépression se base sur le passé. (…) Le Mindfulness cherche aussi à se détacher de cette idée que les pensées et les émotions sont des vérités. On devient plutôt témoin de ces pensées qui sont intrusives, de ce que l’on ressent et n’est pas impliqué dedans avec la même intensité. Dans la dépression on a tendance à ruminer sur nos pensées négatives et croire que c’est la vérité mais toutes les autres pensées qui peuvent être plus positives on ne les regardes pas. »
Même si de nouvelles méthodes de soins sont choisies par de plus en plus de personnes, les antidépresseurs ne vont pas disparaître parce que derrière les médicaments il y des laboratoires et donc des enjeux économiques énormes. Mais ces thérapies prennent de la place et la baisse de confiance en la médecine occidentale obligent les professionnels de santé à prendre en compte ces orientations plus naturelles. « Je pense que ça va devenir plus un complément, une transition d’accompagnement. Les seules personnes qui doivent évaluer ce qui marche et ne marche pas sont les patients. Le traitement ne doit pas être imposé mais doit être choisi » conclue Marie-Laurence.
Ce qui est sûr, c’est qu’encore aujourd’hui, la dépression n’est pas un sujet dont on parle aisément. On parle beaucoup de chiffres dans la santé publique, mais on ne fait pas assez de prévention au travail et dans les écoles, c’est là qu’il y a un travail à faire.
Julie Sebes, 21 ans. Étudiante en Bachelier Communication à l’ISFSC. S’intéresse à différents sujets culturels, politiques, sociales et aime mettre en avant des sujets dont on ne parle pas assez.
Pourquoi est-il sur la sellette ? Pour l’instant le système de soins de santé en Belgique est au top à plusieurs niveaux mais qu’en sera-t-il d’ici vingt ans, sera-t-il toujours aussi performant qu’aujourd’hui ?
En Belgique nous avons la chance de vivre dans une société qui se dit solidaire, cela grâce a un système mis en place en 1860. C’est pendant la révolution industrielle que l’ancêtre de nos mutuelles a été créé. Durant cette époque les ouvriers devaient faire face à de nouveaux risques sur leur lieu de travail, ils ont donc créé une caisse commune pour se protéger. Trente ans plus tard, en 1891, l’Etat va subsidier ces sociétés d’assistance mutuelle à condition que celles-ci se rattachent à l’un des différents partis politique existant à l’époque. De là, diverses assurances verront le jour.
Mais donc qui y a droit à cette assurance et à quoi cela nous sert ?
Tout le monde peut bénéficier d’une assurance soins de santé, il suffit d’être affilié à une mutuelle. Cela donne droit à une prise en charge, en tout ou en partie par notre assurance, du coût de nombreuses prestations de santé de base. Par exemple ; des soins médicaux primaires, des soins hospitalier, des soins de santé paramédicaux ( kinésithérapie, ergothérapie, logopédie,..), des médicaments, de la revalidation, …
Cette « aide » permets d’avoir accès à des soins de santé de qualités sans avoir pour autant à dépenser des fortunes, comme nous l’a expliqué le Dr Pierre Mols cardiologue à Uccle lors de son interview. « j’ai eu à faire à un patient ayant besoin de soins vitaux mais qui sont extrêmement coûteux, chaque dose de ce médicament coûtait près de 6900€, il a eu ce traitement durant 10 jours ». Grâce à sa mutuelle ce patient n’a pas dû payer un seul euro. « il se serait trouvé dans un autre pays, tel que les États-Unis, s’il n’avait pas eu la chance de bénéficier d’une super assurance, il se serait malheureusement retrouvé au cimetière par faute de moyens ».
Les lois
sociales sont un des points forts de la politique de santé en belgique.
Notre système est également très performants en matière de la prise de rendez-vous. Chez nous les rendez-vous s’obtiennent dans un laps de temps assez court ,d’autres pays tel que l’Irlande ou bien même le Royaume-Uni ne peuvent pas en dire autant.
Ce tableau, réalisé par la société Health Powerhouse, regroupe les pays faisant partie de l’Europe et les compare sur leur accessibilité aux soins de santé.
Le seul paramètre
sur lequel nous devons encore fournir des efforts d’après ce rapport est celui
du temps d’attente pour un rendez-vous en psychiatrie pédiatrique. Lorsque l’on
compare nos résultats avec par exemple ceux de l’Irlande, qui eux, sont dans le
rouge a tous les niveaux, on constate que l’on ne pas si mal lotis en Belgique.
Cet accès aux soins de santé coûte-il trop cher à l’Etat ?
Depuis que l’assurance soins de santé est devenue obligatoire (1944), la santé coûte de plus en plus cher à l’Etat car il y a de plus en plus de personnes affiliées aux mutuelles et ils sont plus à devoir être remboursé. Malgré cela le Dr Mols nous répond que non cela ne coûte pas trop cher à l’Etat de nous permettre un bon accès aux soins de santé. « Il vaut mieux se soigner régulièrement qu’attendre que le mal s’amplifie » confie le cardiologue. Mais Pierre Mols constate qu’on vit une médecine qui est de plus en plus duelle, la société est de plus en plus duelle, de plus en plus de personnes prennent des assurances privées. On fait donc face à un problème dû au clivage entre le privé et le public où l’on risque de perdre ce système de soins de base mais de qualité.
Aujourd’hui n’importe qui en Belgique peut avoir accès aux soins de santé et ça dès lors qu’il peut démontrer qu’il possède la nationalité belge et qu’il est inscrit dans une commune. « même une personne sans abris y a droit », relève le Dr Mols, « il faut souvent les prendre par la main et leur montrer qu’ils y ont droit ». Cela fonctionne grâce au système solidaire de nos lois sociales, ce sont les travailleurs qui cotisent pour ceux qui ne travaillent pas ou plus ( chômeur, pensionnés, …). Mais cela pourrait bel et bien changer si la dualisation de notre société s’intensifie.
Le vieillissement de la population
Avec ce principe de cotisation vient un autre problème pour le futur et surtout celui des jeunes générations. La Belgique connais un vieillissement de la population, ce qui implique qu’il y aura plus de personnes qui ne travailleront plus par rapport à celle qui travailleront. Cela entraînera une baisse des cotisations ce qui signifie entre autre ; moins de remboursements, des pensions plus faible et par conséquent des personnes âgées qui auront moins d’argent à consacrer à leur santé. La hausse de l’âge de la retraite, soit des personnes qui vont devoir travailler plus longtemps, ce qui va occasionner une plus grande fatigue du corps. Et encore bien d’autres impacts sur notre société future
Sauf que,
oui en effet nous vivons plus longtemps mais pas forcément en bonne santé, cela
veut dire que nous aurons besoin de plus de soins de santé, mais qui dit soins
de santé dit remboursement d’après nos lois. Si ce n’est que là les caisses de
cotisations ne seront plus aussi remplie qu’aujourd’hui .
En effet un bon accès aux soins de santé ne coûte sans doute pas trop cher à l’Etat de nos jours, mais qu’en sera-t-il d’ici quelques années lorsque les impacts de ce vieillissement de population se feront ressentir ?