L’attribution d’un statut juridique à l’embryon : une menace au droit à l’IVG ?

Attribuer un statut à l’embryon, une menace qui sur la durée peut fragiliser insidieusement le droit à l’IVG. Photo de Sora Shimazaki provenant de Pexels

De nombreux opposants en Belgique tentent de s’attaquer au fondement du droit à l’IVG par des voies détournées.

Depuis plusieurs années, des partis comme le Cd&V et la NVA remettent régulièrement sur le tapis la même proposition de loi concernant l’avortement. Ces derniers souhaitent voir accorder à partir de 18 semaines en cas de fausse couche un statut à l’embryon


Rallongement à 20 semaines…

Le projet visant à allonger le délai de l’IVG de 12 semaines à 20 semaines (viabilité) ne se verra jamais accepté si à 20 semaines, il est inscrit au registre national. 

Pour le Conseil des femmes francophones de Belgique, on prend le prétexte de soutenir les femmes confrontées à cette épreuve alors qu’il se peut que le but soit d’attaquer l’IVG. Donner un statut au fœtus amène une pression extérieure aux femmes qui décident de ne pas maintenir leur grossesse, mais également aux praticiens pratiquant l’acte. En effet, si l’embryon est inscrit en tant que personne au registre national, il se voit accorder une existence légale. 

D’après Virginie Lardinois psychologue au Planning de Bruxelles : « S’il y a une existence légale, ça va limiter et mettre une date où l’avortement ne sera plus permis ». 

Ce sont des attaques comme cela dont il faut se méfier, plutôt qu’une loi qui voudrait supprimer le droit à l’avortement. 

Par contre, en prenant des chemins plus sinueux, beaucoup de personnes risquent de ne voir que le côté positif mis en place sans penser à ce que ça pourrait ensuite provoquer.