Prostitution étudiante, un secret bien gardé
Des cours et des travaux le jour, du sexe et des passes la nuit. Quel quotidien pour les étudiant.e.s travailleur.euse.s du sexe ?
«Ça me fait mal, je sais pas pourquoi, c’est une question sociale je crois, mais ça me fait mal. Et si un jour mon père, ma mère, ma famille le savent, je suis sûr qu’on ne va plus me parler. J’en suis sûr.» raconte Rodrigo dans un entretien accordé à Alias, un service psycho-médico-social et de promotion de la santé à destination des travailleur.euse.s du sexe (TDS) masculins et transgenres en région bruxelloise.
En 2017, en Belgique, on peut estimer le nombre d’étudiant.e.s prostitué.e.s à 16 000. Souvent, iels cachent leur activité à leur famille, ami.e.s, conjoint.e.s, de peur du jugement et du rejet.
Impact sur les relations
Avoir un secret qui concerne une grande partie de la vie quotidienne peut entraîner du stress, de l’angoisse, mais aussi de l’éloignement avec les proches, comme le constate Chloé Leroy dans son mémoire de recherche en sciences sociales. Elle souligne aussi que les fréquentations de ces étudiant.e.s évoluent vers des amitiés où iels peuvent être elleux-mêmes, par exemple avec d’autres TDS.
Une enquête réalisée par Alias met en lumière que 83,8% des étudiant.e.s travailleur.euse.s du sexe ne parlent pas de leur travail à leur médecin, alors qu’il pourrait nécessiter des soins spécifiques.
Le tabou autour de la prostitution commence à se briser, mais il faudra encore attendre avant que cela ne soit totalement entré dans les mœurs.