Vaccins : méfiance dangereuse ou doute rationnel ?

Déjà 1,5 milliard de doses de vaccin Covid commandées par l’UE mais une population dubitative.
Photo de Nataliya Vaitkevich provenant de Pexels

« Appel à des pratiques nazies« , « Complotisme, buzz et demi-vérité » , « Ils aiment la peur, l’incertitude et le doute« . C’est ce qu’on peut lire sur la toile quand on se documente sur l’organisation détractrice des vaccins « Initiative Citoyenne ». Mais passé cette ambivalence passionnelle, qu’ont-réellement à dire ces « vaccino-sceptiques » ?

Les chiffres parlent d’eux mêmes : selon un sondage concernant un peu plus de 1000 Belges dirigé par l’hebdomadaire flamand Knack, « 12 % des Belges interrogés ne se feront « sûrement pas » vacciner contre le Coronavirus, 8 % ne le feront « probablement pas » et 27 % « ne savent pas encore. » » D’après le bureau d’étude Kantar, « les populations hésitent davantage qu’en juin à se faire vacciner contre la Covid-19. » Et si la majorité est susceptible de le faire, seule une minorité en est « certaine. » L’heure est donc à la crainte quant au vaccin Covid même si une polarité aiguisée sur la question globale des vaccins reste de mise. Achevant son master en éthique biomédicale à l’UCL, l’une des figures de proue de l’association « Initiative Citoyenne », Sophie Meulemans, a accepté de répondre à quelques questions.

« Les étiquettes de complotistes collées à tout va, c’est manquer le débat de fond. »

S. Meulemans

Anti-vaccins ?

L’intervenante est claire : l’infantilisation n’est pas le but de l’organisation qui ne milite non pas pour une privation des vaccins mais bien pour une liberté vaccinale absolue. Celle-ci s’étend à tout niveau : des crèches au personnel soignant ce qui n’est actuellement pas le cas en Belgique. L’utilisation du terme « Anti-vaccins » est pour Mme Meulemans, une manière de diviser les gens. Le réel combat d’Initiative Citoyenne est de promouvoir un débat équilibré. Pouvoir informer avec le même crédit que la dominante pro-vaccinale sans diabolisation; avant de s’injecter un vaccin irréversible : là est tout le fondement de la lutte.

Des critères qui manquent ?

Le collectif déplore le caractère expérimental des vaccins : selon eux, les critères scientifiques permettant d’établir leur sureté sont biaisés ou manquants. Mme Meulemans s’apeure d’autant plus quant au vaccin contre le Coronavirus compte tenu des faibles délais qu’ont pris les recherches alors que des milliards de doses sont déjà prêtes à la commercialisation. Doute établi quand on sait que les firmes à l’origine du vaccin ont obtenus l’immunité juridique quant à d’éventuels effets secondaires.

« Ici, on travaille bénévolement et à perte. Si une personne se fait vacciner et fini en chaise roulante, ça ne changera pas notre quotidien; on ne gagnera pas un centime là dessus. »

S. Meulemans

Des effets indésirables

La crainte principale ? La faible période pour évaluer les effets secondaires. Tout au plus quelques jours voire quelques semaines, par prises de sang « très en superficie et très rapides » d’après l’intervenante. Elle déplorera l’absence d’échographie, insistant sur le fait que de nombreux effets indésirables peuvent survenir des mois après le vaccin, avec une causalité qui serait donc niée. En atteste une fuite confidentielle, envoyée à Initiative Citoyenne par un employé de GSK, répertoriant pas moins de 800 effets secondaires probables et occultés dans le vaccin « 6 en 1 » . Si d’après son expérience, le vaccin Hépatite B peut nuire au foie, seulement quatre jours ont suffi pour déterminer ses effets secondaires. Elle souligne via une étude que les pays ayant le plus vacciné contre l’hépatite B sont les pays où le taux de cancer du foie a triplé.

L’infectiologue Didier Raoult confirme cet aspect expérimental en écrivant que « Toute vaccination est « hasardeuse », au sens où elle peut avoir des conséquences imprévues. » En parlant du vaccin contre la poliomyélite, il déclare que « Par voie orale, il entraîne des affections neurologiques importantes, voire des poliomyélites ! Sur les 50 dernières années, il s’est produit en Europe plus de poliomyélites d’origine vaccinale que de polios provoquées « naturellement » par le virus. » Il met toutefois en garde qu’il ne faut pas systématiquement voir « un lien de causalité entre une vaccination et l’apparition d’une pathologie, seulement parce que les deux événements se suivent dans le temps… » Il expliquera qu’en vaccinant avec des millions de doses une population contre une dite maladie, on multiplie statistiquement en apparence le nombre de « coïncidences » avec des événements indésirables.

Une analyse absente

Les vaccins étant irréversibles, le mouvement signale l’absence d’analyse pharmacocinétique. À savoir: « Comment sont métabolisés les composants vaccinaux dans l’organisme ? » Analyse pourtant obligatoire pour les médicaments pouvant parfois montrer des liens avec certains cancers. (manque qui pourrait toutefois avoir un sens ? ). Les vaccins ne seraient donc pas assez évalués sur leur capacité mutagène. En effet, 80% des maladies rares ont une composante génétique pas toujours présente à la naissance alors qu’on retrouve parfois des produits cancérigènes comme le formaldéhyde dans certains vaccins destinés aux nourrissons. S. Meulemans soulève que le taux de cancers chez les jeunes a significativement augmenté ces 30 dernières années alors que le calendrier vaccinal a doublé. On pourrait cependant s’interroger sur la présence générale bien plus importante de substances cancérigènes dans notre environnement que celles retrouvées dans les vaccins, formaldéhyde compris.

Vidéo envoyée par Sophie Meulemans concernant l’aspect pharmacocinétique

Vaccination au cas par cas et problème des adjuvants

L’activiste s’inquiète : le système immunitaire varie d’une personne à l’autre. Si certains détiennent des gènes de susceptibilité d’une maladie, l’environnement va jouer comme un « effet goutte d’eau » pouvant être induit par les vaccins notamment via leurs adjuvants comme l’aluminium, qui se stockerait dans le cerveau en provoquant selon ses sources, la sclérose en plaques ou Alzheimer. Elle déplore qu’on ne tienne quasiment pas compte de cet aspect individuel, là où il serait intelligent de questionner le patient sur son passé médical ainsi que celui de sa famille.

Didier Raoult rejoint les propos de l’activiste en énonçant qu’une « stratégie vaccinale efficace exige aussi que l’on renvoie en permanence l’intérêt de tel ou tel vaccin en fonction de la personne à laquelle il est destiné et de son environnement. » Concernant l’adjuvant aluminique, le médecin se montre plus circonspect : « Les accusations sur l’aluminium n’ont jamais été validées après un siècle d’utilisation en tant qu’adjuvant. Personnellement, je pense que l’aluminium n’est pas dangereux par nature, il n’est toxique qu’à certaines conditions et pas à la dose à laquelle il est employé dans les vaccins. »

Il renvoie cependant aux travaux du professeur Gherardi qui affirme que certaines personnes génétiquement prédisposées élimineraient difficilement les particules d’aluminium qui s’emmagasineraient dans des organes comme le cerveau. Seulement, il y aurait des problèmes avec la quantité d’aluminium ingérée au cours de toute leur vie; composant qui se retrouve dans bon nombre d’aliments et même dans le lait maternel à des doses bien plus importantes que retrouvées dans les vaccins. Concernant la sclérose en plaque qui existait bien avant l’utilisation de l’aluminium en tant qu’adjuvant vaccinal, la médecine s’interroge toujours mais n’a pour l’instant démontré aucun lien avec le composant. Lien existant néanmoins pour Alzheimer mais difficile de savoir à ce stade s’il en est une des causes ou l’une des conséquences.

Augmentant la réponse immunitaire dans les vaccins, le sel d’aluminium est le 3e élément le plus répandu sur terre. On en ingèrerait 820 fois plus que les quantités administrées en vaccinant.
Image par SplitShire de Pixabay

L’immunité naturelle

Mme Meulemans s’appuie sur une étude hollandaise démontrant qu’au cours des 5 premières années de leur vie, les enfants ayant reçu tous les vaccins présents sur le carnet vaccinal ont une santé bien moindre par rapport aux enfants n’ayant reçu aucune vaccination. L’immunité globale d’après vaccin serait donc plus faible que l’immunité naturelle. On peut cependant s’interroger sur les limites de cette immunité lorsqu’une maladie virale est contractée. Il est toutefois difficile de comparer dans la mesure où apparemment, « La vaccination de la majorité protège tous ceux qui ne se sont pas fait vaccinés pour des raisons médicales ou religieuses. » (D.Raoult).

« Il faut s’interroger si des vaccinations de masse peuvent faire plus de tort que de bien. Ce qui est le cas pour nous. »

S. Meulemans

La militante voit la vaccination comme un court-circuit : passer outre les muqueuses et les barrières cutanées entraînerait des effets néfastes sur l’organisme (allergies, cancers,..). Surtout quand on sait que la grande majorité des vaccins actuels sont administrés sous forme de « cocktail » de plusieurs virus; là où naturellement, on ne contractera pas 3 ou 4 infections différentes en même temps. Elle souligne aussi qu’on ne permette plus d’attraper des maladies à certains âges propices ayant un sens pour le bon fonctionnement de l’immunité. Une nouvelle immunité fragilisée qui dépendra donc de rappels vaccinaux.

L’activiste s’interroge sur une prévention plus saine : elle signifie que des carences en vitamines donnent lieu à une plus faible immunité. Quand les soins de santé sont saturés, là où la majorité de la population aurait des carences en vitamines, il serait pour elle intéressant de réguler celles-ci qui ne présentent d’ailleurs aucun effet secondaire.

La vitamine D : un atout naturel non négligeable.

Pour ou contre ? Une question virtuelle

Entre les études qui se contredisent et les spécialistes qui guerroient, difficile de détenir une vérité sur la vaccination. Si certaines interprétations vont parfois vite en conclusion, on regrettera la caricature excessive qui est faite des vaccino-critiques. Les vaccins ne sont ni bons ni mauvais en soit et relèvent d’une réflexion qui va bien au delà des questions simplistes. Sujet pas encore des plus maîtrisés par la médecine, il revêt toujours d’un aspect mystérieux. Si une remise en question n’est jamais dangereuse, ne serait-ce pas le manque de nuance qui l’est ? Le Dr Raoult ré-axe l’interrogation : « Êtes vous pour tel vaccin, administré dans telles conditions, à telle population, à tel endroit et à tel moment ? »


En savoir plus

Un ouvrage aussi complet qu’éclairant; utilisé maintes fois pour la rédaction de l’article : RAOULT D., RECASENS O., La vérité sur les vaccins, Michel Lafon, 2018.

Le site d’Initiative Citoyenne où l’on retrouve l’essentiel des sources de Mme. Meulemans : http://initiativecitoyenne.be/

Brève qui s’interroge sur le rapport entre les vaccins et l’OMS sur base de ses financements : https://sante.commu.isfsc.be/?p=3031&preview=true

Image Bio

Victor Geenens

Etudiant à l’ISFSC, j’ai 21 ans et me passionne pour la musique, l’histoire et les phénomènes sociétaux. Si l’objectivité se trouve difficilement, je suis en perpétuelle recherche d’une nuance qui tend à disparaître.